Année 2


Un des films qui continue de plus en plus à m'effrayer, c'est Pinocchio (Disney).

Je pense que le gigantisme est intimement lié avec ces images tirées d'études sur l'aérodynamisme des avions. Il y a des coupes, des lignes de construction, des lignes du souffle, des volumes suspendus dans le blanc de la feuille. Malgré cette inépuisable respiration tout est froid, vivant mais sans émotions.
Même si cela fait longtemps maintenant que je n'ai pas fait de plongée sous-marine, je garde de nombreux souvenirs. Le trajet sur le bateau avec le club m'intéresse autant que la plongée en elle-même, il y a une rupture sociale et sensorielle assez brutale entre ces deux parties. J'ai essayé de décrire cette sensation ici (bientôt là):

"Submechanophobia is the fear of submerged man-made objects, such as propellers or sunken ships.etc."

Tout au long de ces deux dernières années je me suis intéressée aux représentations du gigantisme, pas pour la spectacularité ou le grandiose mais pour des questions physiologiques et fantastiques. C'est assez contradictoire de vouloir se projeter, le corps tout entier, dans une image incomplète avec une oscillation/ une circulation infinie entre le hors champ et ce qui est cadré mais qui tente sans cesse de sortir du cadre. J'aime le fait qu'une image fixe cette impossibilité et par ce processus met en évidence l'invisibilité du hors champ mais pas l'absence de représentation et de projection.